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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 18:43

                        LES BONS CONTES FONT LES BONS AMIS

Il était une fois Châteaurenard, petite ville située au Nord du département des Bouches du Rhône, à un lancer de galet du Vaucluse : entourée de vastes vergers, elle hésitait entre Alpilles et Durance. Il me faut ajouter que Châteaurenard fut autrefois une place défensive stratégique pour prévenir les attaques des ennemis et surveiller la vallée de la Durance.
De nombreux vestiges de l’époque féodale ont été heureusement préservés, et 2 tours de son ancien château étaient encore debout en ce dimanche 16 Décembre, jour du Seigneur de l’an de grâce 2007. Cet édifice fut construit au XIIe siècle par le Seigneur Reynardus, qui donna son nom au village : d’abord, Castelus Reynardus puis Castel Renard, et enfin Châteaurenard. 

Le décor est campé, les personnages peuvent entrer en scène, et, par ordre d’apparition : Titifb, Crapahut 26, Caliméro, Christophe-le-valeureux, et quelques 800 figurants qui veulent bien figurer, d’ailleurs, au palmarès de l’épreuve qui attire de fort loin tous ces sportifs du dimanche…
 
La température au sol est de 2° au-dessous de zéro et les protagonistes s’apprêtent à disputer « La Foulée Verte », une course pédestre de 10 km, annoncée vallonnée, et 100% nature.  

Lorsqu’elle arrive avec Crapahut 26 au stade Pierre de Coubertin, Titifb a la surprise de rencontrer le Sieur Caliméro sur le parking ! Elle l’aurait reconnu entre 800 ! Vous m’direz, il arborait fièrement sa belle casquette de kikou bien vissée sur son crâne, c’était facile. En plus, il avait garé sa patache à 2 mètres de la Titimobile. Bien sûr, ça aide ! Quoi ? Son pseudo était écrit sur son couvre-chef ??? Non, non, non : elle l’aurait reconnu sans cela. Caliméro, le Roi de la Foulée, est suffisamment connu pour être…reconnu ! Ils tombèrent (pas de haut, Dieu soit loué !) dans les bras, l’un de l’autre, pour une étreinte amicale soutenue (pas à la mode ‘Chtigrincheux’ qui l’avait décollée du sol en moins de temps qu’il ne fait pour l’écrire…- ça, c’est sûr, vue ma vitesse de frappe- !).
 
 


Que de monde ! Les organisateurs n’en reviennent pas. 450 coureurs l’an dernier et 300 de plus pour cette année. Va y avoir de la concurrence…Ca n’est pas pour déplaire à Titifb ! A vaincre sans péril…vous connaissez la suite !
 
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L’ECHAUFFEMENT 
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Par -2°, même à 9 heures du matin, l’échauffement s’impose…rien que pour se réchauffer. Collant long, gants, buff Kikouroù, maillot polaire à manches longues, c’est la tenue de combat. Caliméro l’a lâchement abandonnée pour ce petit footing de reconnaissance du parcours, mais leurs itinéraires se croiseront souvent pendant cette vingtaine de minutes. 
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Ruy Blas, survenant
BON APPETIT MESSIEURS !
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Titifb, profitant d’un instant d’inattention de sa coéquipière, va faire un tour du côté de la tente-mess : ah ! C’est un lieu de perdition : les bénévoles installent le ravitaillement d’après-course. Un ravitaillement digne d’un repas de réveillon. Le Seigneur Reynardus peut revenir en « visiteur » et s’écrier :
"Allons, Gentes Dame et Damoiseaux, que l’on festoie à plein ventre ! Sacrebleu ! Les marmitons et les gâte-sauces ont préparé des agapes dignes de Lucullus !"
 
 

 
 

En effet ! Les tables ploient sous les piles de plateaux remplis de toasts de Saumon fumé, de foie gras, d’huitres, de fromage, jambon blanc, jambon cru…

 



Sans compter les 13 desserts ! Euh, si, elle les a comptés, on n’est jamais trop prudent ! 
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LA COURSE, VUE DE L’INTERIEUR
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Bon, Titifb, éloigne-toi de là, tu te fais du mal…Il est près de 10 heures et dehors, sur le stade, 800 athlètes serrés les uns contre les autres piétinent, sautillent en attendant le coup de feu du starter.
« Bon, vu le ravitaillement, va falloir se dépêcher de courir, sinon, les premiers vont tout manger, et nous, nous n’aurons que les miettes ! » lui confie un voisin de peloton. 
C’est vrai que nous sommes au pays de Daudet, et cela lui rappelle ‘Les Trois messes basses’ :
 
«Dépêchons-nous, dépêchons-nous... Plus tôt nous aurons fini, plus tôt nous serons à table.» Le fait est que chaque fois qu'elle tinte, cette sonnette du diable, le chapelain oublie sa messe et ne pense plus qu'au réveillon. Il se figure les cuisiniers en rumeur, les fourneaux où brûle un feu de forge, la buée qui monte des couvercles entr'ouverts, et dans cette buée deux dindes magnifiques bourrées, tendues, marbrées de truffes... » Il se voit déjà récitant le bénédicité !
 
Chacun sa motivation aujourd’hui. Quant à notre coureuse drômoise, elle sera double. Nonobstant le fameux fumé qui se dégage de la tente de restauration, ce qui la fera allonger la foulée aujourd’hui, sera de prendre sa revanche sur une certaine athlète qui lui a subtilisé la deuxième place sur le podium de Beaumes de Venise (voir la Ronde des Terroirs), place qu’elle convoitait la semaine dernière. Et sa victime est là, de nouveau, le mors aux dents, prête à en découdre, et à lui faire mordre la poussière. 
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En garde ! Au premier sang !
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Le décompte commence. Entre elle et les 223 autres coureuses…Pas de trêve des confiseurs ! Vaut mieux, vu ce qui les attend à l’arrivée….C’est parti pour un sprint de folie sur 150 m le temps de s’extraire du stade par l’étroit portail ouvert au maximum. Jocelyn Giraud, l’animateur, les enjoint au micro de faire attention ! Mince ! Ca ralentit devant !!! Un virage à droite, une montée sur le bitume, et hop, voici un peloton multicolore déjà fort étiré, lâché en pleine colline sur une monotrace. D’habitude, Titifb adore. Si elle est devant ! Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui !!! Elle s’est faite coincer comme une bleue !!! Damned…elle piétine derrière une longue cohorte de bipèdes qui tracent un peu trop lentement à son goût. Elle ne peut pas doubler. Et pendant ce temps, les petits malins devant, prennent la poudre d’escampette, bien trop contents du tour pris par les événements ! Elle aurait dû reconnaître cette partie du parcours, plutôt que d’aller humer les mets !!!
Au 2e kilomètre notre lièvre a laissé filer l’affaire : elle est comptée 10! Pour le podium, c’est pas gagné ! Heureusement, foulée après foulée, elle va revenir sur chacune de ses adversaires du jour…Au ravitaillement du 5e elle est 5e ! Les kilomètres défilent, il lui faut mettre le turbo maintenant si elle veut espérer respirer l’air des cimes en haut du podium ! A quelques aunes de l’arrivée, elle n’est que 4e…la troisième est bien engagée pour figurer au palmarès de cette édition. D’autant qu’il s’agit de la vainqueur sortant !  Titifb, bien que Noel ne soit plus très loin, ne lui fera pas de cadeau…elle la passe sans pitié (c’est pas beau, ça !). Un dernier sprint sur la pelouse du stade…Personne ne reviendra sur elle ! Ouf, il était temps d’arriver. La 4e termine à 4 secondes sur ses talons…Le souffle manque à notre asthmatique de service, et elle s’appuie désormais sur l’épaule de Christophe-le-valeureux, son coéquipier de club Drômois de fiers Lagardiens. Bon, le plus dur est fait ! Le temps de reprendre ses esprits (oh, ça, ça a dû être vite fait !), elle a juste le temps de féliciter la championne du jour : Crapahut 26, pour ne pas la nommer ! L’heure de la revanche a sonné ! Oui, Titifb a tenu la promesse qu’elle s’était faite la semaine dernière : elle termine devant celle qui l’avait clouée au pilori « Je l’aurai, un jour, je l’aurai ! » Tiens, le podium sera presque le même qu’à Beaumes de Venise. L’une 1ère, l’autre 3e. Inverser la tendance semble difficile…C’est au tour de Caliméro de se présenter sur la ligne d’arrivée.  
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A TABLE !  
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Le meilleur est à venir ! Ils prennent le temps de se changer et se ruent ensuite dans la tente qui abrite le ravitaillement. En ce qui concerne Titifb, gourmande comme elle est, c’est « Haro sur les 13 desserts !» : fruits secs (ils font partie des treize desserts et sont appelés les mendiants en raison de leur couleur à l'image de celle des robes portées par les ordres des mendiants : noisettes pour les Augustins, figues pour les franciscains, amandes pour les Carmes et raisins secs pour les Dominicains.), fruits frais, chocolat, bûche…etc ! Tout pour sustenter l’honnête coureur (se) après une course menée tambour battant par une température à ne pas mettre, habituellement un Titi dehors… 
Bon, ils s’en souviendront de cette course ces 4 mousquetaires ! Ils sont là, aujourd'hui, devant ces tables remplies de victuailles de fête, comme des enfants ne sachant, devant le sapin de Noel chargé de cadeaux lequel ouvrir en premier, au son d'une Bandas déchaînée...
 
 
 
A noter que cette tradition a largement dépassé le cadre religieux et il est possible aujourd'hui de retrouver d'autres recettes. Finalement, en Provence, des desserts, pourvu qu’il y en ait 13, 13, comme le numéro du département des Bouches du Rhône !
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LA COUPE EST PLEINE 
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La remise des coupes se fit solennellement en présence des élus et des organisateurs ravis de voir autant de monde sur leur épreuve devenue en 3 éditions…si courue !
 


Mais qu’est-ce qui les attire ? Le parcours ? Oui, superbe ! L’accueil des bénévoles ? La gentillesse de l'animateur ? Oui, aussi !

 
 
                                          Jocelyn GIRAUD 

Les récompenses ? Non, il n’y a qu’une coupe à gagner pour les trois premiers, et seules des bouteilles sont en lot au tirage au sort ! Alors quoi ??? Un ravitaillement des plus festifs ? Oui ! Ca, c’est la BONNE recette pour attirer les coureurs à cette époque de l’année. Finis les challenges, les classements FFA, les courses où il faut aller chercher le chrono…Place au seul plaisir de courir et de se restaurer devant des mets de festoie !
 
Nota Bene (38) : pour mettre tout le monde d'accord sur Aix en Provence, une association a déposé en 1998 une liste "Officielle" des 13 desserts :
 
Les dattes, le gibassié (ou pompe à l'huile), le nougat blanc, le nougat noir, les amandes, les figues, les raisins secs, les noix (ou noisettes), les calissons d'Aix, la pâte de coing, le raisin blanc (servant), le melon de Noël (Verdau), les oranges (ou les mandarines).
 
 
Ah…Ce qu’il ne fallait pas en ce 16 décembre à Chateaurenard, c’était surtout être privé de dessert !
 

 
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commentaires

M
TitiFB dès que tu vois une bonne table ou une bonne bouteille tu n'es pas sérieuse!!bravo pour cette nouvelle victoire (et revanche) et félcitation aussi à Dame Chantal
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C
Et dire que si tu n'avais pas été ralentie tu aurai pu finir 2éme!!!Passe de bonnes fêtes de fin d'année et ne festoye pas trop pour être au top à Caveirac!!
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G
Pour une asthmatique, tu ne manques pas d'air titifb, pour avaler d'un coup à l'arrivée, sprint, podium, et quelques uns des 13 desserts de Provence !<br /> Prends garde à la pompe à huile, elle étouffe plus que la CAP !<br /> Tu l'auras sans doute faite passer, avec quelques gorgées de Gigondas, jespère...
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T
Euh, la "pompe à huile", je n'en ai pas goûté...Et pour le vin, ce n'est pas du Gigondas que j'ai gagné mais un vin que je ne connaissais pas : un CdR, rouge, "Cuvée d'Amour"...Tout un poème !

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