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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 07:21
  23 décembre
Il n'y a pas que la course à pied dans la vie !

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Titifb  

blogmaster de COURIR PLUS HAUT
 
vous souhaite de passer de très bonnes fêtes 
 
et vous présente ses meilleurs voeux sportifs pour 2007 !

 
Il n'y a pas que la course à pied dans la vie ! Alors, pour ceux qui respectent la trêve des confiseurs, voici de quoi nourrir notre esprit au milieu des agapes des fêtes !
 
Pour ceux qui l'ignorent; non, le Polar n'est pas qu'une marque américaine de cardio-fréquencemètre !
 
Parlons en vin
 
Si vous jetez un coup d'oeil sur la colonne de droite : Liste "LIVRES", vous verrez que j'ai ajouté plusieurs ouvrages. Il s'agit de romans policiers ayant pour dénominateur commun le milieu du vin. C'est un sujet très intéressant, car on sait que le vin est un vecteur de culture et de civilisation. Beaucoup savent également que mon frère Philippe est meilleur sommelier du monde...Je vous invite donc à consommer ces ouvrages...sans modération :
"Vengeances tardives", "Le vin nouveau n'arrivera pas", "Ne tirez pas sur le caviste", "Flagrant délit à la Romanée Conti"...Savoureux ! Et le nom de l'auteur de livres sur le divin breuvage ? Alaux ! Ca ne s'invente pas.
 
In vino veritas ?
 
Il est une expression qui traduit bien le rôle social du vin dans notre pays : "Le vin d'honneur"...Bernard Pivot, dans son "Dictionnaire amoureux du vin", nous rappelle que Montesquieu et Lamartine étaient des propriétaires-récoltants.  Et oui, Lamartine aurait pu faire suivre son nom de l'appellation (sic !, euh hic !) "vigneron", car l'amoureux d'Elvire, était originaire de Milly, où il régnait sur les vignes du Mâconnais. Légitimement fière de son illustre enfant, la commune, aujourd'hui s'est rebaptisée Milly-Lamartine ! Le bordelais, Montesquieu, l'auteur de "L'esprit des lois" avoue : "Je ne sais si mes vins doivent leur réputation à mes livres ou mes livres à la qualité de mes vins". In Pinot veritas, comme le prétend mon kiné de frère Pierre !
Bernard Pivot déclare aussi : "La grande supériorité de la cave sur le grenier, c'est qu'en plus du passé qu'ils détiennent l'un et l'autre, la cave a de l'avenir".
Je lis beaucoup de romans policiers. On y retrouve un portrait de la société, comme un effet de miroir. Le roman noir traite de la violence et s'intéresse aux faits divers au sens large. Du coup, il met à jour les dysfonctionnements de notre société et dénonce en creux tout ce qui ne va pas en ce bas monde. Il est curieux de noter la place de plus en plus importante prise par le polar. Jusque dans les années soixante, le roman policier était un genre, placé sous l'étiquette de « littérature populaire », dont l'essentiel de la distribution était assuré dans les gares et les aéroports. Ne demeurent plus guère de cette période que les romans publiés par Gérard de Villiers, mêlant sempiternellement l'actualité internationale (les réseaux terroristes), les récits de sadisme et les scènes érotiques !
 
Désormais, et bien avant Gallimard et sa célèbre "Série noire", toutes les grandes maisons d'édition littéraire, et plus récemment Fayard (tous les livres de ma liste sont publiés par cette maison) ont au moins une collection policière, et les auteurs de "polars"  figurent aux premiers rangs des meilleures ventes enregistrées par ces éditeurs. Mary Higgins Clark, Patricia Cornwell, Fred Vargas, Michael Connelly ne se contentent pas de vendre des dizaines, voire des centaines de milliers d'exemplaires ; certains d'entre eux, comme ce fut le cas en Espagne avec Manuel Vázquez Montalbán, sont reconnus comme des écrivains littéraires à part entière qui ont choisi la trame policière pour construire leur univers romanesque. Morceau choisi  "Il est pratiquement inutile de lutter pour l'amour quotidien, même si le feindre est la seule possibilité que l'amour perdure."
 
Le sicilien, Andrea Camillieri, en créant le personnage du commissaire Montalbano qui apparaît dans La Forme de l'eau tirerait son nom de son admiration pour Manuel Vázquez Montalbán et son héros Pepe Carvalho. Amateur de bonne cuisine et amoureux de son pays, la Sicile, Salvo Montalbano n'est pas un commissaire comme les autres : à la férocité de la vie, il oppose une intelligence humaniste et une ironie bienveillante dans la région d'un Vigàta fictif.
 
Vous ne connaissez pas Camillieri ? A découvrir d'urgence ! Véritable star littéraire en Italie, metteur en scène pour le théâtre, la radio et la télévision, auteur de nombreux poèmes et nouvelles, ce n'est qu'à la retraite qu'il aborde le roman. Il choisit d'écrire dans la langue de son père, un mélange original d'italien et de sicilien.  Et c'est là l'une des raisons du succès de Camilleri qui explique lui même :
 
"Pour moi, le dialecte - il vaudrait mieux dire les dialectes - est l'essence véritable des personnages. (…)Dans le roman historique, un certain travail de recherche est indispensable: si je dois parler d'un paysan sicilien du XVIIIe siècle, j'ai besoin de savoir comment il parlait de son temps. Et, tandis que je cherche à le comprendre, le personnage prend forme: il naît, en quelque sorte, des mots qu'il doit prononcer (…) C'est exactement cela : sa langue est sa pensée."

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la pensée de certains personnages de Camilleri est plutôt obscure. D'abord déroutante, l'écriture de Camillieri peut heurter certains. Moi-même, au début, j'ai eu un peu de mal à me familiariser avec son style. Aujourd'hui, je savoure la truculence de ses textes. 
Il est un personnage haut en couleurs...mon préféré : Catarella. Flic attardé mental de base, son langage est tout un poème linguistique ; l'inénarrable  planton de service répondant au téléphone :
" Allons allo! Allons allo! Le commissariat à l'appareil ! Qui c'est qui est en train de tilifoner! "
Le bavard adore parler et truffer ses phrases d'expressions de respect envers ses supérieurs :
" Si vosseigneurie le veut, moi cette chose je la porte quand même, mais De Cicco, très sûrement, ce matin, là, il sera pas là. Il me le fit assavoir en pirsonne hier au soir quand il me tilifona." 
Même le commissaire Montalbano ne le comprend pas ! Face à une telle phraséologie, il est au moins une personne qui ne peut manquer de se creuser fortement la tête : le traducteur. Serge Quadruppani, auquel on doit les versions françaises de Montalbano, a réussi à recréer en français un discours aussi savoureux, drôle, étrange et rythmé que celui de la version originale. Ma réplique culte :  "Allô? Qui est à l'appareil? -- Montalbano je suis". 
 
 
Indications bibliographiques de la série Montalbano.
A lire en français ou en italien si vous maîtrisez pour votre plus grande joie la divine langue de Dante ! (attention quand même, grosses différences entre le sicilien et l'italien ! Donc, à lire dans cet ordre si possible : La Forme de l'eau (Pocket), Chien de faïence (Pocket), Un mois avec Montalbano (Fleuve Noir), Le Voleur de goûter -super- (Pocket), La Voix du violon (Fleuve Noir), La Démission de Montalbano (Fleuve Noir) et L'Excursion à Tindari (Fleuve Noir).
La série historique : La Disparition de Judas (Métailié), Un filet de fumée (Fayard), La Concession du téléphone (Livre de poche), excellent !,  La Saison de la chasse (Fayard), Un massacre oublié (Le Promeneur), Indulgences à la carte (Le Promeneur), L'Opéra de Vigàta (Points), Le Coup du cavalier (Métailié). S'ajoute à cela Pirandello - Biographie de l'enfant échangé (Flammarion).
 
 
Consécration et lettres de noblesse
Cette transformation du statut social et esthétique du polar s'est trouvée symbolisée en 2003 par l'arrivée des œuvres de Georges Simenon dans le Panthéon des Grands; la " Bibliothèque de la Pléiade", lui a fait une place parmi les trésors classiques de la littérature internationale. Lue par des millions de personnes, traduite en une multitude de langues, source inépuisable d'adaptations pour la télé et le cinéma, l'œuvre de Simenon était la mieux placée pour faire le pont entre les origines populaires de sa production et de sa consommation et la nouvelle réception littéraire du roman policier. Témoigne également de cette entrée du polar dans l'institution littéraire la multiplication des manifestations et des prix, des festivals (21 en 2004), des colloques, des revues autour du roman noir, ainsi que la place que lui réservent les médias. Le roman policier connaît également une progression spectaculaire dans l'édition pour la jeunesse, où les auteurs doivent concilier l'évocation de l'univers du crime avec la sensibilité propre aux enfants et aux adolescents. Polar et tragédie grecque ,"Silence, on tue !" :  Si vous aimez ce genre littéraire, n'ayons pas peur des mots, vous ne pouvez ignorer le phénomène Fred Vargas. Dans ses ouvrages, l'auteur recherche avant tout le son des mots. « Un livre, c'est aussi une construction musicale », dit-elle. Ensuite viennent les personnages. Atypiques, attachants, récurrents, comme le fameux commissaire Adamsberg. Et, en dernier lieu seulement, l'intrigue policière. Elle compare le polar à une tragédie grecque : il doit servir à mettre en scène le bien et le mal, à parler du monde qui est le nôtre pour atténuer nos angoisses. Vargas ou le polar comme catharsis, en somme.
Mais qui est Fred Vargas ? Qui se cache derrière ce pseudo ? Née à Paris en 1957 d'une mère scientifique, et d'un père "encyclopédiste humaniste", comme elle aime à dire. Autre précision, Fred n'est pas seule. Sa soeur jumelle se prénomme Jo. Jo et Fred, sacré tandem. Et Vargas ? Tout simplement en hommage à Ava Gardner et à son personnage de Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus, le film de J. Mankiewicz (1954). Jo et Fred vouaient à l'actrice un véritable culte. Aussi quand Jo, pour sa carrière de peintre, prend un pseudonyme, elle choisit tout simplement Vargas. Et Fred de même, pour ne pas compliquer les choses en famille, quand elle décide de se lancer dans le "rompol". C'est en 1986, et Fred se cherche une activité pour ne pas se contenter de son métier d'archéologue médiéviste spécialisée dans l'étude de la vie villageoise à travers les ossements d'animaux. Elle essaye bien l'accordéon. Mais c'est lourd. Alors va pour la plume. Très bonne idée. Son premier roman, Les Jeux de l'amour et de la mort, reçoit le prix du roman policier au festival de Cognac. Coup d'essai, coup de maître. Elle récidive et devient une habituée des prix dès son deuxième livre qui sort en 1992. L'homme aux cercles bleus obtient le prix du polar de la ville de Saint-Nazaire. Il marque surtout l'apparition du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, flic contemplatif et un brin tourmenté, appelé à devenir héros récurrent. Tant mieux, je ne m'en lasse pas ! Pas plus que de la plupart de ses autres personnages qui surgissent eux aussi au fil des romans. On visite une galerie de portraits décalés, drôles et poétiques, qui oeuvrent dans la résolution collective d'énigmes. C'est ce ton, cet humour et la musique de son écriture qui me charment sans coup férir, dans les dix romans que comptent aujourd'hui son oeuvre. Comme elle l'explique souvent, le polar est selon elle "épique et héroïque". Dans ce registre, son registre, Fred Vargas réussit de façon exemplaire. Même quand elle s'essaye au scénario de BD (Les 4 fleuves illustré par Edmond Baudoin, prix (encore !) du meilleur scénario au festival d'Angoulême en 2001. Dernière info : Fred Vargas, qui vit aujourd'hui à Paris, écrit le plus souvent l'été (tiens,  comme moi !). Ah, vive les vacances !
 
Bibliographies
Romans 
(aux Editions Le Masque)
Les Jeux de l'amour et de la mort (1986)
(aux Editions Viviane Hamy)
L'Homme aux cercles bleus (1992)
Ceux qui vont mourir te saluent (1994)
Debout les morts (1995)
Un peu plus loin sur la droite (1996)
Sans feu ni lieu (1997)
L'Homme à l'envers (1999)
Pars vite et reviens tard (2001)
Petit traité de toutes vérités sur l'existence (2001)
Coule la Seine (2002
Critique de l'anxiété pure (2003)
Sous les vents de Neptune (2004)
La Vérité sur Cesare Battisti (2004)
(aux Editions Librio)
Salut et liberté ! (2003)

Bande dessinée
(aux Editions Viviane Hamy)
Les quatre fleuves (2000, en collaboration avec Edmond Baudoin)
 
Cinéma
Le 27 Janvier 2007,"Pars vite et revient tard" sort sur les écrans !!! Avec José Garcia dans le rôle d'Adamsberg...
 
En attendant, bonnes lectures car si vous n'avez rien lu de tout cela, je vous envie d'avoir tout à découvrir...
 
Petite précision, je ne travaille pas pour une maison d'édition ! Vous ne trouverez pas sur "COURIR PLUS HAUT" un lien sur avec des "sites-marchands-bien-connus" que je ne citerai pas pour ne pas faire de la publicité gratuite. C'est parce que j'apprécie ces auteurs que je souhaitais partager avec mes lecteurs mes coups de coeur livresques ! C'est vrai, quoi, il n'y a pas que la course à pied dans la vie !
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  • : Courir Plus Haut
  • : Le blog de Titifb, passionnée de montagne. 6e des championnats du monde Master de course en montagne 2006. Trails, 10 km, plans d'entraînement, conseils, récits de courses...Coach d'une équipe de coureurs Drômois.
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