Rando au Col des Grangettes, 2685m (départ du parking de Chambon) et rencontre au sommet avec deux coureurs ayant participé à LA SKY RACE DE NEVACHE : Laurie et Philippe. Belle récupération...! Ci-dessus, le LAC DE l'EYCHAUDA.
Rando au Col des Grangettes, 2685m (départ du parking de Chambon) et rencontre au sommet avec deux coureurs ayant participé à LA SKY RACE DE NEVACHE : Laurie et Philippe. Belle récupération...! Ci-dessus, le LAC DE l'EYCHAUDA.
Après un été bien chargé en compétitions (9 en 2 mois...), je renonce ce dimanche 2 septembre à accrocher un dossard sur mon maillot. Aujourd'hui, point de stress, seul le plaisir de courir en montagne va m'animer. Le programme du jour sera une rando-course dans le massif du Vercors : Le tour du Plateau d'Ambel par la Tête de la Dame.
La Tête de la Dame est l'un des sommets les plus méridionaux du massif du Vercors. Elle constitue la bordure Sud de l'immense plateau d'Ambel dont le tour représente quand même 20 km et offre 805 m de dénivelée cumulée. Les randonneurs peuvent scinder leur sortie en deux journées grâce à la présence des refuges de Tubanet et d'Ambel, mais l'isolement de la région doit être gardé à l'esprit, particulièrement en cas de mauvais temps, car il serait aisé de tourner en rond au milieu des vastes alpages jusqu'à l'épuisement. Ce ne fut pas le cas dimanche, le ciel était parfaitement dégagé et aucun nuage n'a eu l'outrecuidance de venir perturber la fête. Quant à ma vitesse de déplacement en rando-course, celle-ci me met à l'abri de devoir en trouver un ! Bref, ce tour du plateau d'Ambel a été un fabuleux voyage aux portes de la Provence qui aura duré 2h11...A noter que le Plateau d’Ambel fut le 1er Maquis de France en 1942.
Sérénité, lumière, solitude, et liberté au rendez-vous...
C'est un peu par hasard que j'ai choisi cette randonnée, et je ne le regrette pas ! C'est vraiment ce qu'on peut appeler un "spot" ! Pratiquement tout l'itinéraire peut se faire en courant. Seules quelques buttes ralentissent mes foulées, m'obligeant à marcher...Rien d'insurmontable, car au cœur d’un pli calcaire du Vercors, le plateau d’Ambel est constitué de vastes pelouses et d’une mosaïque de clairières et forêts.
Le soleil se lève sur les préalpes, une lumière blonde illumine l'atmosphère irréelle qui règne ici à près de 1500m d'altitude. L'air est transparent, et seule une très lègère brise chante dans quelques hautes herbes qui dansent dans le souffle du vent. Je suspends ma foulée et m'arrête en haut d'une crête, mon regard embrasse le Diois en contrebas d'une immense falaise. Les battements de mon coeur se font plus calmes, l'instant m'appartient. Le sentiment de communier avec le nature à ce moment précis m'envahit et mon esprit s'évade...
Un rendez-vous de toute éternité m'attendait ici sans que je n'en susse rien.
En ce dimanche matin pas comme les autres, pour cause d'élections présidentielles, nous avons rendez-vous devant la mairie de Bourg Saint Andéol en Ardèche. Pas pour voter...Pour courir ! En effet, la bande des 4 va s'offrir une séance "montagne", ou plus exactement colline !
Pour les cinéphiles, il ne s'agit pas d'un remake du film de Jacques Rivette ! Dans La bande des 4, Jacques Rivette s’interroge sur le rapport entre jeu et réalité. Il est question de 4 jeunes filles qui aspirent à devenir actrices ! Nous, nous aspirons à nous retrouver au sommet du Laoul en déroulant nos foulées le long du GR 94 !
Les élus du jour (si je peux dire en ce jour électoral) : Nathalie, DéfiFranck, Thierry, et Titifb, coach de service. Il est juste 9 h, Camelbak sur le dos, nous voilà partis dans les rues à peine réveillées de cette matinée dominicale. Quelques passants passent, quelques coureurs courent, bref, rien à signaler...Sauf que la route s'élève très vite : deux foulées sur le parking et hop, déjà de la pente sous les pieds.
Notre objectif se voit de loin. Il s'agit du relais de télévision dominant Bourg Saint Andéol qui culmine à l'altitude impressionnante de 414 m ! Je ne crois pas que nous ayons besoin d'oxygène pour atteindre le sommet ! Bon, il y a quand même un peu plus de 350 m de dénivelée...D'accord, ça ne vaut pas le Ventoux ! Mais, aujourd'hui, ça nous suffira. En ce qui me concerne après avoir fait des courses comme celles de la Crémaillère à Luchon (Kilomètre Vertical), au-dessous de 35°, une pente ne me paraît guère difficile ! Limite qu'un 30% ne soit finalement considéré comme de la descente !
Au bout d'un kilomètre environ, nous quittons le bitume pour un sentier pierreux et technique où nous dérangeons (mille excuses !), un serpent énorme qui prenait le soleil tranquillement allongé de tous ses anneaux sur une dalle calcaire. Ce ne sera pas le dernier ! Défi Franck évitera d'un saut de cabri un deuxième reptile dans la descente...Bon, on peut partager le chemin ! Dommage que le temps ne soit pas très clair, car la vue est magnifique dès que l'on s'élève...La garrigue est belle et colorée : le vert des chênes, le jaune des genêts, le mauve des lavandes naissantes, au dessus des buis, le bleu du ciel délavé par les orages de ces derniers jours...au loin sur la plaine Tricastine, la base de loisirs de Pierrelatte avec son lac miroitant de Pignedoré.
20' d'échauffement, et nous nous arrêtons pour faire quelques étirements, contre un mur de pierres sèches. Horreur, derrière une espèce de décharge : un cimetière de vélos rouillés, de vieilles charrues, de motoculteurs d'un autre âge. Je décide de poursuivre la séance sur un vélo trouvé opportunément ! Comme il me paraît un peu petit pour moi, je propose à Thierry de me pousser : on n'est pas arrivés !!! Finalement, je vais devoir monter en courant ! Pas de bike and run aujourd'hui ! Thierry ne renonce pas à faire l'intéressant. Il trouve une barque (en plein Laoul !) et nous mène en bateau...Souquez ferme, moussaillons ! Bon, la récréation est finie ! En rang deux par deux, en route "Enfants de mauvaise troupe" ! Terminée notre pause étirements, on s'tire ! Notre Everest du jour nous attend...Y en a un qui va ramer. C'est encore loin, la mer ?..
Chacun monte à son rythme...je pars devant en éclaireur ! Je monte tranquillement, sans me mettre dans le rouge. J'apprécie l'effort. Après des années d'entraînement en côtes, je me sens plus à l'aise aujourd'hui. Avant, dès le moindre faux-plat, je marchais, essoufflée...Nathalie suit à quelques encablures et, surprise, DéfiFranck est juste derrière ! En progrès ce garçon : l'entraînement finit par payer. Pour Thierry-le-galérien celà semble plus difficile. Normal, monter le Laoul en ramant, trop dur ! Et soudain : "Terre en vue, Capitaine !, euh sommet en vue...".
6 km de montée plus loin, et plus haut, nous voici au pied du relais de télévision du Laoul. C'est bon, à 414 m d'altitude l'oxygène ne manque pas ! Le temps de faire une photo, et nous nous lançons dans la descente, par le même itinéraire. Lâcher les freins ! Les garçons sont de vrais boulets ! Il faut les tirer à la montée (oups, je ne devrais pas dire ça ! Va y avoir des représailles...), et ils nous écrasent à la descente ! Il faut les voir débouler, sautant de pierre en pierre, effleurant à peine le chemin. De vrais gamins : il suffit de leur dire : " Allez, le premier au poteau, ou à l'arbre" et les voilà partis, comme des fusées, à se tirer la bourre...
Le temps de faire "ouf", ils sont déjà en bas. S'ils étaient aussi rapides en descente qu'en montée, ils seraient champions du monde ! A les Kikous !
Lorsque nous nous retrouvons sur le parking de la mairie de Bourg Saint Andéol le long des quais du Rhône, nos voitures sont toujours là. Tant mieux, certains en ont plein les jambes et auraient eu du mal à rentrer à pied !
Il est 10 h 35. Parfait, largement le temps de prendre une douche, et d'aller voter ! 1 h 11, et 12 km de séance...Cool ! Nathalie est toute contente de sa séance. Hier, elle se demandait si elle serait capable de la faire : les côtes, il ne faut pas s'en faire une montagne !
Parole du Coach des Montagnes.
En ce mercredi 31, dernier jour du mois de janvier, nous partons de bon matin, Défi Franck, Chantal et moi Titifb, pour La Lance, via La Roche Saint Secret, Beconne, et les Léonards où nous laisserons la voiture (450m d'alt).
Pour nous rendre sur le lieu de notre entraînement, nous traversons tout d'abord le petit village de Taulignan qui était jadis une seigneurie qui appartenait au XIIe siècle à Bertrand de Taulignan, vassal du baron de Montauban. Il y avait auparavant un château, mais ne reste aujourd'hui de cette époque que le soubassement, la salle de garde transformée en lavoir et un pan de mur de sa propre enceinte.
Taulignan était au XIXe siècle une ville prospère principalement grâce au moulinage de la soie qui employait plus de 400 ouvrières. D'ailleurs, le Musée de la soie, installé à Taulignan, entretient le souvenir de cette industrie qui fit la prospérité du village au XIXe siècle. En ce temps-là, la bourgade comptait 2400 habitants contre 1600 aujourd'hui.
Taulignan ont de très belles façades des XVe, XVIe et XVIIe siècle. Ceci est un témoignage de la richesse que connaissait alors le pays. Taulignan fut un lieu de passage et de commerce, mais également un lieu de passage pour les grandes invasions du IIIe au Ve siècle. Le "chemin des Invasions" existe toujours et relie le village au Pont au Jas. C'était un itinéraire emprunté par les pèlerins qui se rendaient à Compostelle ou au Moyen Orient.
Un grand nombre de maisons au sein du village
La Montagne de la Lance se dresse fièrement derrière ce pittoresque village qu'il domine du haut de ses 1340 m d'altitude, ce qui n'est pas si mal pour un sommet de la Drôme Provençale. Sommet qui fait partie des Pré-Alpes dont les crêtes marquent les limites des communes de Teyssières, Montjoux, Roche-Saint-Secret-Béconne, Montbrison-sur-Lez, Le Pègue, Venterol et Aubres. Dans son sens le plus large, le "massif de la Lance" comprend les collines qui la bordent, notamment sur son front sud, qui forme la limite avec la plaine du Tricastin, et de l'autre côté, les Baronnies.
Sitôt la voiture laissée aux Léonards, nous partons d'une bonne foulée pour attaquer la séance du jour. Au menu, point de fractionnés diaboliques et compliqués à mémoriser. Non, le but est seulement de monter 500 ou 600 mètres de dénivelé en continu, chacun au rythme qui est le sien. Bien entendu, nous partons tous les trois...mais pas pour longtemps ! Chantal, tranquillement, sans forcer et respirant comme je respire pendant mes rares siestes postprandiales, déroule gentiment dans les pentes tout de suite abruptes de l'itinéraire que nous avons choisi. A regret, nous voyons, mon coéquipier et moi, s'éloigner la championne de notre champ de vision. Notre moral en prend-il un coup ? Un peu, en ce qui me concerne...Je ne peux m'empêcher de penser à la dernière fois où nous sommes venues, elle et moi, et où je courais avec aisance malgré la déclivité du sentier. Foin de regrets ! Il me faut revenir progressivement, de toutes façons, je n'ai pas le choix...Défi Franck et moi, poursuivons donc notre ascension sur la route givrée, puis légèrement enneigée.
Des couleurs encore automnales...
Ah ! Ce n'est pas la neige que nous avions connu en décembre 1990, où pratiquement un mètre de poudre blanche nous avait barré le chemin du sommet. Enfoncées dans la neige jusqu'à la ceinture, il nous avait fallu deux sorties pour accéder aux Rochers Garraux. Le premier jour ayant été consacré à la marche d'approche et à la reconnaissance du chemin, devenu totalement invisible. Les branches des arbres alourdies par le poids de leur blanc manteau touchaient le sol. Il nous fallut de grands coups de piolets pour les redresser et pouvoir passer !
Défi Franck et Chantal Baillon
Aujourd'hui, rien de tel : seule une fine couche blanche recouvre le sentier, pierres et feuilles apparaissant par endroits...Je craignais plutôt la glace qui nous avait obligée à rebrousser chemin l'an dernier. Mais, il est vrai qu'il a fait beaucoup moins froid cette saison. D'ailleurs aux Léonards, la température était à peine négative (-1°).
Chantal va accumuler finalement plus de dénivellation que nous ce matin. En effet, de temps en temps, (quand nous lui manquons trop ?), elle redescend vers nous en nous encourageant...et nous, on fait ce qu'on peut et dans ces pentes, on peut...peu ! Dans les parties les moins raides, on court, mais dès que les genoux touchent le menton, on marche ! Défi Franck et moi nous nous arrêtons fréquemment pour soulager les tendons de nos mollets soumis à une tension inhabituelle. J'en profite aussi pour faire quelques photos.
Le retour est nettement plus rapide, euh, surtout pour mes compagnons de cordée ! Car, en ce qui me concerne, j'ai franchement la foulée hésitante : j'ai peur de glisser et de me tordre une cheville. Il ne manquerait qu'une entorse à mon palmarès de blessures et ce serait complet ! De plus, j'ai les jambiers antérieurs en feu, et si on approchait une allumette de mes tibias, elle s'allumerait toute seule ! Les dégringoleurs eux se font plaisir avec l'assentiment du coach qui les exhorte tout de même à la modération et à la prudence...
Bilan de notre sortie "Montagne de la Lance" : 10 km et 600 m de dénivelé positif et négatif.
Le tri o à l'antécîme de la Lance
LA BALADE MEDIEVALE
La Coach des Montagnes reviendrait-elle en forme ?
Sans doute, et ses athlètes de la SECTION LOISIRS...surtout ceux qui préparent des épreuves de semi-marathon, ou de montagne l'ont bien compris ce week end ! Finies les vacances, adieux les grasses matinées, (ah, les grâces matinées...).
Et d'un !
Au menu de samedi, dès potron minet,Titifb attendait ses Loisirs la basket ferme à l'Etang de Suze la Rousse (26), pour une digestion du petit déjeuner. Sous un soleil généreux et à l'abri du vent, les victimes consentantes ont eu droit à une séance d'endurance fondamentale d'1 h15 soit 11,5 km. Les punis du jour : Christine, Lydie Nuria, Défi Franck, Titifb et Alain (bike and run). Bien fait !
Et de deux !
Ce matin, en ce beau dimanche 28 Janvier ensoleillé bien que venté, en l'an de grâce 2007, juste après qu'on eût sonné les matines, Titifb donnait rendez-vous aux inconscients à Saint Montan. Au programme, une petite séance de dénivelé (510 m positifs et négatifs, eh, oui, il faut bien redescendre !) Saint Montan - Larnas - Saint Montan. La montée s'est faite par le sentier de pays, balisé jaune et blanc... Le parcours en sous-bois est magnifique, un peu pierreux par endroits, mais rien de vraiment insurmontable ; un peu pentu aussi, d'après certaines mauvaises langues, qui de toutes façons, ont le vertige en montant sur un tabouret ! Bon, c'est vrai, il y avait quelques bosses, mais il vaut mieux pour une séance "montagne" !
A Larnas, Titifb a accordé un repos bien mérité à la troupe ...de quelques secondes ! "On ne va pas se refroidir !" Et en avant pour 4 kilomètres de descente infernale : lâchez les freins ! Les compteurs affichent la moyenne soutenue de 17 km/h et même 18 pour Défi Franck qui dégringole plus vite qu'il ne monte. Bizarre...Ca a senti le caoutchouc brûlé ! Retour aux voitures après 11,5 km de crapahut en 1h 02. Bref, mais intense. "Si j'avions su, serions pas venus ?" Même pas ! Ils étaient ravis de leur séance (en apparence !); ah, les coureurs à pied ne sont-ils pas un peu maso ? Non, répondent-ils en choeur, mais ça fait du bien quand ça s'arrête...
Les jambes et la tête !
Après la séance de course, tandis que les coureurs fourbus, mais contents se changeaient, Titifb est repartie, appareil de photos à la main pour une balade médiévale à travers les ruelles chargées d'histoire du village qui se targue d'être parmi les 300 plus beaux de France. Oui, fouler ces pavés usés, c'est remonter le temps, et se pencher sur un passé mouvementé.
Un peu d'histoire ?
Le village médiéval de Saint-Montan a pris le nom d'un saint ermite qui a vécu 30 ans au Vème siècle sur le territoire de la commune. Au VIIème siècle, les sarrasins envahissent la région d'où ils furent chassés un siècle plus tard et le village fut détruit. Le château actuel daterait du Xème siècle. La forteresse fut ensuite augmentée dans sa partie la plus basse. Au cours du XVIème siècle, le château et le bourg médiéval eurent à souffrir des premières guerres de religion. Les édifices religieux et plusieurs maisons furent endommagées. A la révolution, la forteresse fut vendue à la communauté qui la revendra. Elle sera ensuite utilisée comme exploitation agricole, puis, comme carrière de pierres. Le reste du bourg, encore un peu habité au début du XXème siècle fut déserté après la crise du phylloxéra (maladie de la vigne), et les dernières maisons abandonnées. Les toitures, charpentes, boiseries furent vendues... et les maisons tombèrent en ruine les unes après les autres. Ce n'est qu'à partir de 1969 que les premiers travaux de sauvetage de l'ensemble médiéval furent entrepris par une poignée de bénévoles. C'est aujourd'hui un superbe petit village, typique, où les touristes aiment à fläner...et les coureurs courir !
8 h 35 : MONTGENEVRE (05) un petit trail en solitaire !
La température est fraîche ce matin...1° ! Je quitte le parking désert des Chalmettes (à l'entrée de MONTGENEVRE) à 1821 m avec l'intention avouée de faire une rando-course dans la massif du Chenaillet. Mon sentier commence aussitôt par...une montée ! Pas d'échauffement...mais je prends un (petit) rythme de croisière, et finalement les premiers hectomètres ne sont pas trop pénibles. Au départ du télésiège du Barral, je rejoins une large piste, direction "Les Anges". Seule, aujourd'hui, je cours à mon rythme, à ma main comme on dit. Une vraie balade de santé ! La piste n'est pas très pentue et je cours lentement, mais sûrement ! Je m'arrête au restaurant d'altitude pour boire...à mon cameback ! Autre arrêt au lac des Anges, où j'en profite pour faire des photos. Je ne fais pas l'effort de porter mon appareil pour le promener ! Un panneau me met en garde contre les tourbillons dangereux et la profondeur de l'eau. La baignade est interdite. Ca tombe bien, je n'ai pas l'intention de tenter quelques brasses !
EN HAUT (??) D'UN OCEAN !
Je repars tranquillement, déroulant mes foulées cahotantes au milieu de cette pelouse alpine. Pas un bruit ne vient troubler la solitude du lieu. Personne, je suis seule, les sens aux aguets, l'esprit en éveil, tout en moi est attentif à mon environnement. C'est rare que je fasse des mini-trails en solitaire. Surtout sur un itinéraire inconnu. Que vais-je trouver là-haut ? Le sentier de crête n'est-il pas raviné, rendu glissant et dangereux par les affres de l'hiver ? S'il m'arrive quelque chose, qui le saura (mon portable est dans le coffre de la voiture) ? Je me dois donc d'être à 100% sûre de moi, ne prendre aucun risque, ni à la montée, ni à la descente (en montagne, 20% des accidents surviennent au retour, une fois la course derrière soi. On relâche son attention, et hop, la chute !). Le fait d'être seule est très excitant. Je me sens disponible, ouverte à l'aventure, à la fois détendue et vigilante. La perception que j'ai des choses est différente, je sais qu'ici je ne dois compter que sur moi.
A LA DECOUVERTE DU SENTIER GEOLOGIQUE
A 2315 m, me voici à la cabane des douaniers. La vue sur la vallée de la Cerveyrette est saisissante. Face à moi se dresse la haute muraille du Lasseron (2702 m). Puis, loin sur la gauche, le Queyras. La pointe du Pic du grand Rochebrune s'élève fièrement dans le bleu du ciel. Maintenant, je vais suivre "le sentier géologique", à la découverte d'un océan disparu...Non, vous ne rêvez pas, il y a 2500 ans on aurait pu piquer une tête en haut du Chenaillet !
Contexte : le massif du Chenaillet est vieux de 150 millions d'années. Il fait l'objet de nombreuses études par des géologues du monde entier. On peut y trouver une association de roches très inhabituelles au sein d'une croute continentale, car elle constitue la nature de la lithosphère océanique. Traditionnellement on trouve ces roches en faisant de la plongée sous marine à plus de 2000 m...de profondeur !
Grâce aux panneaux explicatifs, je vais apprendre beaucoup de choses ! Autant ne pas courir idiot. Cette rando-course permet d'allier sport et culture ! Comme je suis seule, je prends le temps de m'arrêter (quitte à stoppe pour retrouver mon souffle, autant que ce soit devant une explication géologique !). Je peux donc observer le long du parcours de crête du basalte (en forme de coussins, pillow lavas), de la péridotite, des roches magmatiques et métamorphiques, etc. Très intéressant ! Je prends quelques clichés.
PANORAMA A COUPER LE SOUFFLE
1 h 04 ! C'est le temps qui s'affiche à ma montre GPS au sommet du Chenaillet à 2650 m. Pas si mal pour 900 m de dénivelé cumulé, sur 6 km environ. Un panorama à 360° s'offre à moi : au loin, le mont Thabor est sous une couche de neige...Plus à gauche, la barre des Ecrins, le Pelvoux, etc… Je me retourne pour observer le col Perdu, celui de l'Izoard, celui des Ourdeis...Le temps de prendre des photos et d'avaler un gel, je m'élance dans la descente vers le Collet Vert. Le sentier est très technique, la chute par endroit interdite. La pente est raide, nulle herbe ne retient la chaussure qui a une méchante tendance à vouloir glisser plus vite que je ne le souhaite...Heureusement, j'ai d'excellentes chaussures de trail, les meilleures que je n'ai jamais eues : des Salomon Trail Comp SCS. Elles sont à la fois souples, accrocheuses, et méritantes sur route. Bref, parfait pour l'usage que j'en ai.
Pour la descente, je renonce à faire un détour par le Collet vert, car l'heure tourne, et je ne voudrais pas qu'à La Chambarde, ne me voyant pas rentrer, on prévienne les secours en montagne ! Je prends un raccourci qui me mène à l'arrivée du télésiège du Brousset ; je poursuis mon chemin, courant sur les pistes de ski que j'ai tant dévalées en hiver !
Je me sens vraiment bien, libre, heureuse d'être là, allongeant la foulée dans cet espace de solitude. Solitude qui ne dure pas. Je traverse sous le télésiège du Grand Chenaillet, et croise mes premiers bipèdes. Il est presque 11 h...Est-ce une heure pour entamer une randonnée ??? Allez, cool, chacun prend son plaisir comme il l'entend ! Moi, si je me levais à 10 h (ce qui ne m'arrive jamais !), j'aurais l'impression d'avoir perdu ma journée...Mon éducation doit y être pour quelque chose : la journée appartient à celui qui se lève tôt ! Voilà ce qu'on m'a inculqué dans mon enfance. Ca marque !
1 h 34 : me voici de retour sur le parking. Je me suis régalée ; ça c'est un spot !